Pour les associations impliquées dans la scolarisation des élèves en situation de handicap, l’enquête, menée cet été, auprès des enseignants, met en lumière l’adhésion des professeurs à l’idée de l’école inclusive, mais aussi leurs besoins en matière d’accompagnement et de formation.
Un consensus favorable au sein du corps enseignant, mais avec des disparités
A l’instar des Français dans leur globalité[1], les enseignants du premier degré, du collège et du lycée sont collectivement favorables à ce que les élèves présentant des handicaps soient scolarisés avec les autres enfants, dans des établissements scolaires ouverts à tous. Ils sont 95% à adhérer à l’insertion des enfants en fauteuil roulant ou à mobilité réduite, 88% pour les enfants avec des troubles “dys” (comme la dyslexie, la dysphasie…), 76% pour les enfants sourds, et 73% pour les enfants aveugles. Le résultat est un peu plus nuancé pour les enfants autistes (58%), les enfants avec des déficiences intellectuelles telles que la trisomie 21 (58%) ou encore les enfants avec des troubles psychiques, comme les troubles psychotiques, les TOC, les troubles bipolaires… (44%).L’expérience passée (avoir déjà scolarisé un élève avec le handicap concerné), l’âge de l’enseignant ou encore la formation reçue atténuent sensiblement les craintes.
Entre volontarisme et réalité du terrain
La scolarisation d’élèves en situation de handicap est bien perçue par les enseignants comme un droit (à 90%), avant d’être une obligation professionnelle (83%). Plus de 8 répondants sur 10 (81%) considèrent que c’est “normal” (un chiffre qui grimpe à 91% pour les professeurs de moins de 35 ans). Pour près de trois quarts des professionnels (74%), c’est une nécessité.
Pour autant, l’accueil des élèves en situation de handicap nécessite la mise en place de moyens humains, logistiques et financiers. Ainsi, les enseignants le perçoivent comme une source de travail supplémentaire (95%), une contrainte (80%). Mais en même temps, ils estiment que c’est une richesse (78%) et que cela apporte un véritable enrichissement personnel (80%) et professionnel (75%). C’est dans cette dualité que réside toute la complexité du sujet. L’accueil des enfants en situation de handicap est aujourd’hui un vrai défi de société.
Contrer les freins rencontrés par les équipes pédagogiques
S’ils sont favorables à l’idée de l’école inclusive, les enseignants doivent toutefois faire face à un manque de moyens sur le terrain.
Les enseignants demandent en priorité : des AESH, une baisse des effectifs et des formations. C’est du classique, mais cela doit être entendu. Les craintes de ne pas savoir faire sont encore là, d’où la demande d’AESH. C’est pour cela que l’on doit développer la formation.
[1] Les Français et la scolarisation des élèves en situation de handicap, baromètre Harris Interactive – vague 4 (août 2022)
Pour les associations membres du collectif ‘Ma Place est en classe » ayant participé au sondage :
“Cette étude reflète bien l’engagement des enseignants en faveur de l’école ordinaire accessible à tous, le besoin de mieux accompagner cette démarche sur le terrain, mais aussi la persistance de préjugés et de craintes. Il est donc nécessaire de renforcer les moyens alloués à cette problématique et de répondre aux besoins de formation, de baisse des effectifs, d’accompagnement par des professionnels formés. On le sait, l’école inclusive est aujourd’hui une réalité qui fonctionne quand elle est mise en place : les nombreux exemples d’insertion réussie en témoignent. Il est indispensable de mobiliser et de sécuriser les moyens nécessaires auprès des équipes pédagogiques, des accompagnants et des familles, pour déployer des dispositifs innovants et efficaces à large échelle et ne laisser personne au bord du chemin. Permettre aux élèves en situation de handicap d’étudier avec les autres enfants, c’est mettre toutes les chances de leur côté pour une insertion réussie en milieu ordinaire une fois adulte. La société inclusive commence par là
En conclusion cette étude nous montre que les enseignants sont majoritairement pour l’école inclusive mais s’agissant de la déficience intellectuelle il reste du travail à faire ! Seuls 58% sont favorables à la scolarisation en milieu ordinaire. La formation et l’accompagnement devraient permettre de lever ces freins.
Communiqué de presse
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C’est aussi un exemple de présentation de la campagne de rentrée
L’enquête IFOP
Une enquête en ligne a été réalisée du 30 juin au 5 juillet 2023 auprès de 601 enseignants.